Jnet. Janvier 2000 La jurisprudence relative à Internet

Le texte en français de la directive 1999/93/CE du Parlement européen et du Conseil de l'Union européenne, du 13 décembre 1999, fixant un cadre communautaire pour les signatures électroniques. 31/01/2000

Le Sénat vote pour la création d'un conseil de la convergence 28/01/2000
Dans le cadre du projet de loi sur la communication audiovisuelle, le Sénat a voté un amendement de Pierre Laffitte, Louis de Broissia et René Trégouët qui créé un Conseil supérieur des technologies de l'information. Il s'agit d'instituer une commission permanente de coopération entre le gouvernement et le parlement , sur le modèle de la Commission supérieure des services publics de La Poste et des télécommunications (CSSPTT). Chargé de suivre le développement des télécommunications, de la poste, de la communication audiovisuelle et des nouvelles technologies de l'information, il adresse aux ministres concernés des avis, recommandations. Reste à savoir si les députés seront favorables à la création d'un tel organisme. La ministre de la Culture et de la Communication s'est montrée réservée. Elle a considéré qu'une telle proposition anticipait sur les conclusions de Christian Paul, chargé d'une mission sur la co-régulation. .

 

Responsabilité des hébergeurs : les sénateurs s'écartent de l'amendement Bloche 27/01/2000
Les sénateurs viennent d'opérer un virage à 180 degré par rapport à l'amendement Bloche sur la responsabilité des prestataires techniques sur internet, lors du vote mercredi 26 janvier dernier du projet de loi sur la communication audiovisuelle. Dans le nouveau texte, le fournisseur d'accès à internet est tenu de "s'assurer de l'identité de ses abonnés et de celle du directeur de la publication, au sens de l'article 93-2 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle, de chacun des services qu'il héberge ; de conserver les données de connexion qu'il héberge pendant un délai fixé par décret en Conseil d'Etat". Les cas de mise en œuvre de la responsabilité des fournisseurs d'accès sont par ailleurs élargis. Ainsi pourront-ils être mis en cause s'ils ont participé à la création mais aussi à l'édition des contenus illicites mais aussi, s'ils sont à l'origine de leur transmission ou de leur mise à disposition. Ils pourront également être poursuivis s'ils refusent de révéler l'identité des auteurs ou des éditeurs de ces contenus aux "tiers justifiant d'un intérêt légitime". Les sénateurs innovent par ailleurs en leur imposant une obligation de diligence "pour reconnaître et ne pas interférer avec les mesures techniques qui ont été mises en place par les titulaires de droits de propriété intellectuelle pour permettre l'identification ou la protection des œuvres ou enregistrements transmis". De même, les prestataires d'hébergement pourraient être reconnus responsables de "n'avoir pas fait toute diligence pour mettre en demeure leurs auteurs ou éditeurs de les retirer ou pour en rendre l'accès impossible", s'ils ont eu connaissance de contenus illicites. Ce texte, qui risque de déclencher l'hostilité de ceux qui militent pour une liberté sans contrainte sur internet, doit de nouveau être examiné par les députés.

 

Le site de l'OMPI piraté ! 26/01/2000
En réaction à la première décision d'arbitrage en matière de "cybersquatting" de nom de domaine par l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, un pirate a réussi à accéder frauduleusement au serveur de l'OMPI pour y placer les paroles d'une chanson de Bruce Springsteen. Cet acte de piratage est particulièrement inquiétant dans la mesure où la procédure d'arbitrage de l'OMPI s'effectue entièrement en ligne pour les deux parties.

Lutte contre la contrefaçon sur Internet 26/01/2000
L'Union des Fabricants et l'Agence pour la Protection des Programmes, dans le cadre de leur partenariat viennent de créer le site : http://www.anti-piraterie.com.fr.
Ce site permet de mettre à la disposition du grand public, des entreprises et des médias les compétences des différents organismes qui luttent contre la piraterie des oeuvres numériques. Vous y trouverez des bilans de leurs activités, les résultats des procédures en cours ...
Ce site vous offre également la possibilité d'être acteur en posant des questions, en faisant part de vos suggestions pour améliorer la protection des oeuvres numériques et par conséquent la défense des droits d'auteur.

 

Serge Humpich : Savant ou Hacker ? 25/01/2000
Vendredi 23 janvier, le procès de Serge Humpich, le premier individu à avoir réussi à casser le système de sécurité des cartes bancaires, se tenait devant la 13eme chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le prévenu est accusé d'intrusion et de maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et du grief de contrefaçon de 5 cartes bancaires.
Comme l'ont souligné les avocats de serge Humpich, la question que pose ce procès c'est véritablement d'établir où se situe la frontière entre le hacker et le scientifique (voir le résumé de l'affaire et le compte rendu d'audience sur Legalnet). L'affaire a été mise en délibérée. Le jugement sera rendu le 25 février. Le GIE cartes bancaires demande 1 Fr de dommages et intérêts et le procureur de la république requiert 2 ans d'emprisonnement avec sursis et 50 000 Fr d'amende.

 

Cybersquatting : première décision d'arbitrage de l'OMPI. 18/01/2000
Le centre de médiation et d'arbitrage de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a tranché le premier litige entre un nom de domaine frauduleusement enregistré et un titulaire de marque. Le 2 décembre dernier, soit le lendemain de l'application des principes directeurs régissant le règlement uniforme des litiges relatifs aux noms de domaine fixés par l'ICANN, l'OMPI, centre d'arbitrage agréé par cette dernière, recevait une plainte pour le nom de domaine "worldwrestlingfederation.com" enregistré auprès du nouvel organisme d'enregistrement agréé par l'ICANN: Melbourne IT. La décision conclut naturellement au transfert du nom de domaine litigieux au profit de son titulaire légitime.

 

Nouvelle décision consacrant l'antériorité de la dénomination sociale sur le nom de domaine. 06/01/2000
Après le tribunal de grande instance de Nanterre (92) dans l'affaire Sony du 4 novembre dernier, le TGI d'Hazebrouck dans le Nord vient de sanctionner l'usurpation d'une dénomination sociale par une autre société afin de se faire attribuer deux noms de domaine. Dans son ordonnance de référé du 6 décembre dernier, les juges ont estimé qu'il apparaissait clairement que «les défenseurs ont entendu enregistrer à leur profit les noms d'une société qui bénéficie d'une notoriété et internationale dans le domaine de l'édition et la distribution de tapis contemporains». en conséquence, la société civile financière de la Lys et son dirigeant sont condamnés à restituer à la société Toulemonde Bochart les noms de domaine "toulemondebochart.com" et "toulemonde-bochart.com" et à communiquer les statistiques de fréquentation des domaines concernés dans le délai de quinze jours.

 

Vie Privée : 100 sites de commerce on line évalués par l’EPIC. 04/01/2000
Pour la troisième année consécutive l’association américaine EPIC (Electronic Privacy Information Center) vient d’évaluer la politique de gestion des données personnelles de 100 sites leader dans le domaine du commerce électronique.
Les résultats laissent apparaître que 18 des sites ne donnent aucune information à l’internaute sur le traitement de ses données personnelles lorsqu’il visite le site, que 35 d’entres eux collectent des données en vue d’établir des profils et que 86 % des sites utilisent des cookies .
L’EPIC relève également qu’aucun des sites ne répond aux standards définis dans le "Fair information Practice". L’autorégulation de l’industrie du commerce électronique en matière de protection des données personnelles montre ainsi ses limites et l’EPIC recommande la mise en place de règles contraignantes pour protéger correctement la vie privée des consommateurs en ligne.

 

Rapport de l'ART sur l'adaptation du cadre législatif de la société de l'information. 04/01/2000
Dans le cadre de la consultation publique sur l'adaptation du cadre législatif de la société de l'information, engagée le 5 octobre 1999 par le gouvernement français, l'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) vient de rendre public ses recommandations.
Définir les droits et responsabilités de chacun sur internet, favoriser l'accès du plus grand nombre au réseau, mettre en place des procédures pour réguler les contenus et clarifier la gestion des noms de domaine, tels sont en substances les points sur lesquels l'ART a souhaité émettre un avis.

 

Affaire C., l'arrêt de la Cour d'appel de Paris. 03/01/2000.
La Cour d'appel de Paris, dans un arrêt en date du 15 décembre 1999, a retenu que la modification de l'adresse d'un site internet est un acte constitutif "d'une nouvelle mise à disposition du public".
Dès lors, la prescription de 3 mois prévue par l'article 65 de la loi du 29 juillet 1881 pour les délits commis par voie de presse, court à compter de cette modification. Le fait que le contenu du site, sous la nouvelle adresse, soit identique à celui de l'adresse modifiée ne permet pas de considérer l'action publique comme éteinte.
Les juges du fond considérant en outre que " la publication résulte de la volonté renouvelée de l'émetteur qui place le message sur un site et choisit de l'y maintenir ou de l'en retirer quand bon lui semble. L'acte de publication devient ainsi continu".

 


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