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Contrefaçon : l'hébergeur Valentin Lacambre
condamné à 600 000 F de dommages-intérêts.
31/03/2000
Valentin Lacambre
vient encore d'être condamné pour avoir hébergé un site litigieux, en l'occurrence
"calimero.org" dédié expressément au sadomasochisme. Le TGI de Paris qui se
prononçait au fond, ne l'a pas sanctionné pour avoir abrité un site contraire
aux bonnes mœurs mais pour avoir toléré les atteintes aux droits d'auteur
et aux droits des marques qu'il contenait.
En plus de reprendre le nom d'un personnage de dessins animés connu mondialement
dans son nom de domaine, le site en question reproduisait le personnage de
Calimero et sa phrase fétiche "c'est
trop injuste", ensemble créé par deux Italiens en 1963. Sur le fondement
du droit d'auteur, le tribunal a admis la contrefaçon et a rejeté l'exception
de parodie, de pastiche et de caricature car la reproduction servile, sans
ajout ni travestissement, pouvait générer un risque de confusion sur l'intention
des auteurs du personnage. Les juges ont par ailleurs estimé que le site contrefaisait
la marque constituée de la dénomination Calimero et de la représentation du
personnage. Par ce jugement du 24 mars dernier, l'auteur a été condamné à
verser 300 000 F de dommages-intérêts aux créateurs de Calimero. Les juges
ont en outre reconnu la responsabilité de Valentin Lacambre
qui avait accepté d'héberger un site sous un nom de domaine contrefaisant
et lui a ordonné de verser 600 000 F à titre de réparation.
La sanction contre le responsable de l'hébergeur Altern B peut paraître particulièrement
lourde. Elle s'explique par le fait que ce dernier permettait l'accès à ce
site dont l'adresse avait été transférée, grâce au maintien d'un lien hypertexte
sur Altern B.
L'Assemblée
nationale introduit l'identification des services en ligne.
28/03/2000
Les députés ont adopté, le 22 mars dernier, l'article
premier A du projet de loi relatif à l'audiovisuel, concernant la responsabilité
des fournisseurs d'accès à internet ou d'hébergement. Reprenant largement l'amendement
de Patrick Bloche voté en première lecture tout en le modifiant, l'Assemblée
nationale retient trois cas où ces prestataires peuvent être responsables du
contenu et non plus seulement des atteintes aux droits des tiers résultant du
contenu.
Enfin, le texte voté par l'Assemblée nationale introduit une obligation d'identification des services en ligne autres que de correspondance privée. Cette proposition a été adoptée malgré l'opposition du ministre qui avait estimé, lors des débats, que "l'obligation faite aux fournisseurs de s'assurer de l'identité de leurs abonnés semble excessive, coûteuse et néfaste aux formules d'abonnement gratuit". A moins que le Sénat n'adopte ce texte en des termes identiques, il devrait faire l'objet d'une troisième lecture devant l'Assemblée nationale pour un vote enfin définitif.
Consultez le dossier
consacré à la responsabilité des acteurs de l'Internet
sur
Nom
de domaine : un droit d'usage n'est pas une licence d'exploitation d'une marque.
24/03/2000
Le droit concédé, à titre précaire, par Sony à son distributeur Alifax d'utiliser
la marque Espace Sony ne l'autorisait pas à enregistrer le domaine "espace-sony.com".
Dans sa décision
du 20 mars 2000, le tribunal de grande instance de Nanterre (92) a estimé que
ce droit d'usage qui dans le contrat de distribution sélective ne s'applique
qu'à l'enseigne, les documents commerciaux et la publicité ne constitue pas
une licence d'exploitation. Il a, par ailleurs, considéré que cet accaparement
de ce signe distinctif par Alifax privait Sony de la possibilité de constituer
un site internet sous la dénomination "espace-sony.com". enfin, ces agissements
ont désorganisé le réseau de distribution sélective Sony. Six espaces Sony dont
celui d'Alifax font en effet partie de ce réseau. Or quand l'internaute consulte
les moteurs de recherche, il est automatiquement renvoyé sur le site d'Alifax.
Le tribunal a donc conclu que cette dernière était responsable des actes de
contrefaçon de la marque Espace Sony et Sony, de parasitisme commercial et de
concurrence déloyale envers Sony Corp et Sony France. Il condamne donc Alifax
à verser 230 000 F de dommages-intérêts à ces deux sociétés.
Proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête parlementaire
sur le système Echelon 20/03/2000
Le président de l'Assemblée nationale Laurent Fabius a saisi Mme le Garde des
Sceaux Elisabeth Guigou de la proposition de résolution du député Yves Nicolin,
tendant à créer une commission d'enquête sur "la mise en cause des intérêts
français par le réseau d'interception dit "système Echelon" et sur les moyens
mis en oeuvre par la France pour protéger la confidentialité des télécommunications".
Alors que le système Echelon se présente comme le plus vaste réseau d'espionnage
militaire et économique, la création d'une simple mission d'information de la
commission de la Défense contribue "davantage à l'étouffer qu'à y faire la
lumière". Aussi, seule une Commission d'enquête parlementaire, avec les
moyens d'investigation et de contrainte dont elle dispose, est de nature à apporter
les éclaircissements indispensables, a indiqué Yves Nicolin.
Consultez le dossier
consacré à Echelon sur
Progrès
de Lyon : pourvoi en cassation.
15/03/2000
Les éditeurs du Progrès de Lyon viennent de se pouvoir en cassation de la décision
de la cour d'appel de Lyon du 9 décembre 1999. Pour la première fois, une cour
d'appel s'était prononcée en faveur du droit d'auteur des journalistes dans
le cadre de la mise en ligne de leurs articles publiés préalablement. Selon
les juges, le droit de reproduction est épuisé dès la première fois sous la
forme convenue. Par conséquent la diffusion sur internet après la parution d'un
article sur un support papier, en l'occurrence le quotidien le Progrès de Lyon,
implique l'accord préalable du journaliste.
Contrefaçon
de marque et parasitisme
TGI
Nanterre, 2eme ch., 13 mars 2000
Parfums Guy Laroche / GL Bulletine Board, Net Promos-Internet
Design
Un nouvel amendement Bloche pour la responsabilité des prestataires techniques.
08/03/2000
Ce 8 mars, la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de
l'Assemblée nationale a adopté, sans opposition marquée, un nouvel amendement
de Patrick Bloche relatif à la responsabilité des fournisseurs d'accès et d'hébergement
à internet qui s'inscrit dans le cadre du projet de loi sur la communication
audiovisuelle. Revenant complètement sur le texte voté par le Sénat,
le député prévoit trois cas pour lesquels la responsabilité civile ou pénale
de ces acteurs de l'internet pourraient être mise en œuvre.
Consultez le dossier
consacré à la responsabilité des acteurs de l'Internet
sur
Signature électronique : le décret d'application bientôt finalisé. 08/03/2000
Le 29 février dernier, l'Assemblée nationale a adopté, dans les mêmes termes
que le Sénat, le projet de loi " portant adaptation du
droit de la preuve aux technologies de l'information et relatif à la signature
électronique ". ce texte doit encore être complété par un décret d'application
en Conseil d'Etat qui doit fixer les conditions d'exercice de la certification
des écrits électroniques et leur mode d'archivage. Préparé conjointement par
les services du secrétariat d'Etat à l'Industrie et ceux de la Chancellerie,
il devra comporter les dispositions de la directive européenne concernant plus
particulièrement la nature des certificats et les exigences vis-à-vis des prestataires
de services. Ces derniers permettront d'identifier de manière fiable l'émetteur
et le destinataire d'un message, de garantir l'intégrité des données transmises,
voire de proposer leur horodatage pouvant faire foi comme le cachet de la Poste.
Ce futur décret devra par ailleurs mettre en place un système d'accréditation
des services de certification. Bientôt finalisé, ce projet de décret doit encore
faire l'objet d'une concertation interministérielle et d'une consultation auprès
d'organismes tels que le SCSSI (service central de la sécurité des systèmes
d'information) ou la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés).
Le texte définitif pourrait être publié dans les semaines à venir. Un second
décret devra par ailleurs être pris pour les actes authentiques, disposition
introduite par un amendement du Sénat. Ce texte devra fixer les règles d'établissement
et de conservation des actes authentiques électroniques. Elisabeth Guigou, ministre
de la Justice, a annoncé la constitution d'un groupe de travail, réunissant
juristes et experts, chargés d'étudier les mesures à intégrer dans ce texte
réglementaire.
Les
pratiques de Double Click remises en cause par les associations américaines
de protection de la vie privée 06/03/2000
L'agence
publicitaire Double
Click, premier fournisseur de bannières publicitaires cliquables sur le
web est aujourd'hui dans le collimateur des associations américaines soucieuses
de faire respecter le droit au respect de la vie privée sur internet. A la suite
de l'EPIC, plusieurs associations
américaines ( CDT,
ACLU, PRC ) ont ainsi saisi la Federal Trade Commission ( Répression des Fraudes
Américaine) pour qu'une enquête soit diligentée sur les pratiques de cette société.
Double click est accusée de collecter toutes sortes de données personnelles
à l'insu des internautes, y compris les plus sensibles. Selon
Richard Smith, expert en informatique, il ne serait même pas nécessaire
de cliquer sur un bandeau publicitaire pour que des informations soient envoyées
au serveur de DoubleClick . Le simple fait de consulter une page étant suffisant
pour se retrouver dans ses fichiers. Double Click pour le moment, se limite
à proposer aux internautes fichés une procédure permettant de sortir de leur
mégabases.
Un adolescent présumé responsable des attaques informatiques contre yahoo et
Amazon.com 06/03/2000
alors qu'il a admis être à l'origine du piratage de plusieurs sites web,
Dennis Moran,
un adolescent américain de 17 ans refuse toute responsabilité dans les attaques
informatiques du mois dernier. Ces attaques ont fait beaucoup de bruit, car
elles ont bloqué de grands portails de commerce électronique pendant plusieurs
heures, en particulier yahoo et Amazon.com. D'après lui, c'est une rumeur lancée
sur le ton de la plaisanterie par certains de ses amis, dans un forum de discussion,
qui est à l'origine des présomptions qui pèsent contre lui ; un expert en sécurité
de l'Université de Stanford, présent sur le même forum, a alerté le FBI, qui
a rapidement identifié Coolio, pseudonyme utilisé par le jeune Moran
sur Internet. S'il n'est pas à l'origine des attaques médiatisées de février,
il reconnaît avoir ''hacké'' plusieurs sites dont celui de la RSA, par défi
; comment ne pas vouloir prouver à l'agence qui s'autoproclame la plus sûre
des compagnies de sécurité, que l'on peut facilement, même à 17 ans pénétrer
son site et y inscrire "owned by Coolio"(possédé par Coolio) ? Pour le jeune
américain, il est important de tester l'efficacité des moyens de protection
des grands portails, et il est normal de leur montrer leurs défaillances ; d'après
son père, c'est un service qu'il rend à des compagnies telles que la RSA.
Creation
de l'European Internet Foundation 04/03/2000
Cinquante
huit membres du Parlement européen ont fondé l'European
Internet Foundation (EFO). L'EFO est financée par des membres associés constitués
de dix sept entreprises notamment Vivendi, Alcatel ou Siemens. Ces membres associés
ont les mêmes droits et privilèges et leur collaboration est de 17 000 euros
par an. Dans le respect des droits de l'Homme et des principes démocratiques,
en particulier la liberté d'expression, l'European Internet Foundation invite
à une coopération active avec d'autres institutions politiques, universitaires
et souhaite un dialogue bienveillant avec les Etats-Unis. L'EFO se propose de
susciter une réflexion sur l'avenir de l'Internet à travers des débats publics
et des dialogues constructifs Elle entend notamment développer la question du
commerce électronique, de la sécurité des communications, du respect des droits
du consommateur et de l'adaptation du système des taxes au marché électronique.
Le Sénat réintroduit les ventes aux enchères en ligne. 03/03/2000
alors que les députés avaient écarté les ventes aux enchères volontaires en
ligne du champ d'application du projet de loi "portant réglementation des ventes
volontaires de meubles aux enchères publiques" adopté le 22 décembre 1999, les
sénateurs qui avaient été à l'initiative de cette proposition viennent de la
réintroduire le 23 février dernier. La commission des lois du Sénat explique
qu'elle a voulu "éviter que les ventes aux enchères sur internet n'échappent
à toute réglementation et se développent anarchiquement sans offrir aucune protection
au consommateur, ce qui présenterait de graves risques de dérives et confronterait
les futures sociétés de ventes à une concurrence inéquitable". Les députés
avaient supprimé cet article 2 bis, se ralliant ainsi à la position du gouvernement.
Ce dernier avait en effet estimé préférable de traiter cette question complexe
après une large concertation, dans le cadre plus général du commerce électronique.
Reste à savoir si les représentants de l'Assemblée nationale resteront sur cette
position lors de l'examen en seconde lecture du projet de loi, prévu en avril
prochain.
Adoption du projet de loi sur l'adaptation du droit de la preuve aux technologies
de l'information et relatif à la signature électronique
03/03/2000
Le
29 février 2000, c 'était au tour de l'Assemblée Nationale d'adopter à l'unanimité
le projet
de loi portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l'information
et relatif à la signature électronique ; en effet le 8 février dernier, le Sénat
s'était déjà prononcé en faveur de cette adaptation législative, laquelle viendra
modifier en profondeur les articles du Code Civil relatifs au droit de la preuve.
M. Christian Paul, dans son rapport examiné par la commission des lois constitutionnelles
de l'Assemblée Nationale, a souligné le fait que ce texte était le pionnier
en matière d'alignement du droit français sur les nouvelles technologies de
l'information. Cette réforme se justifie par plusieurs constats : tout d'abord
la sécurité juridique nécessaire pour favoriser les échanges dans la société
de l'information actuelle, puis l'obsolescence du Code Civil en matière de preuve
puisqu'en 1804, le seul support ayant force probante était le papier.
Mais , aujourd'hui , reste la question de savoir combien de temps il faudra
au Conseil d'Etat pour déterminer les conditions de fiabilité de la signature
électronique qui sera garante de la sécurité des échanges, et ainsi porteuse
d'une confiance accrue de la part des nouveaux consommateurs, usagers du commerce
électronique.
Conférence
de presse annuelle de l’AFA 02/03/2000
A l’occasion
de sa conférence de presse annuelle du 1er mars 2000, l’AFA
remet en cause la position du Sénat sur la responsabilité aggravée des fournisseurs
d’accès. En effet, le Sénat
retient la responsabilité des fournisseurs d’accès s’ils sont à l’origine de
la transmission ou de la mise à disposition des contenus illicites ou s’ils
ont participé à leur création ou à leur édition. Les sénateurs retiennent également
que les fournisseurs d’accès peuvent être poursuivis s’ils refusent de révéler
l’identité des auteurs ou des éditeurs de ces contenus aux tiers justifiant
d’un intérêt légitime. Or préconiser que le prestataire Internet soit responsable
pour ses abonnés, c’est vouloir faire endosser par des intermédiaires techniques
une censure systématique des citoyens s’insurge Christophe Sapet, Président.
A l’heure actuelle, il n’y a pas un vide juridique sur Internet, affirme l’AFA,
le droit commun garantissant un équilibre des responsabilités. Lorsqu’un site
est litigieux, la réclamation est traitée de façon diligente. Elle aboutit selon
les cas à une médiation ou à un retrait du site. Selon l’AFA, si le gouvernement
impose aux fournisseurs d’accès un rôle d’investigateur, certains iront se délocaliser
afin d’être hors d’atteinte du juge français, à moins que ce ne soit les citoyens
qui préféreront s’adresser à des prestataires étrangers.
Allaban
Web Systems Sarl...
Arrêt de la Cour d'Appel de Paris, 14ème Ch. A - 1er mars 2000
Allaban Web Systems SARL / Aragorn SARL, "Les Aventuriers du Goût"
SARL, Bénédict Beauge
M.
Padovano...
Arrêt de la Cour de Cassation, ch. comm. - 7 mars 2000
M. Padovano
/ Société Nationale de Télévision France 2
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