Jnet. Janvier 2002 La jurisprudence relative à Internet

Les abus de la liberté d'expression encore sanctionnés  18/01/2002
Le TGI a ordonné, le 13 décembre 2001, à l'auteur du site Internet dénigrant l'action de la société Emmaüs HLM dans la commune de Sèvres, de "revoir le contenu" du site et "d'y supprimer toute référence aux faits et événements" en question. Pour mémoire, la société Emmaüs s'était engagée dès 1982 dans une action de réhabilitation d'un site squatté à Sèvres (92). L'auteur du site Internet qui n'avait pas été relogé dans sa commune relate sur le web les faits de cette affaire. Les textes en ligne comportent des imputations de "vols, d'escroqueries et d'abus" de la part des caritatifs. Pour le Président Gomez, le principe à valeur constitutionnelle qu'est la liberté d'expression ne permet en aucun cas que de tels propos soient tenus sur le web.

 

Spécial Autrans : le président de l'Isoc France annonce la création d'un comité d'études sur les monopoles   10/01/2002
D'Autrans, où legalis.net est présent pour suivre les 6èmes rencontres de l'internet, Olivier Itéanu, président de l'Isoc France et avocat à la cour, a annoncé la création d'un comité d'études sur les impacts économiques et sociaux des standards, tels que ceux imposés par Microsoft. "Ces situations monopolistiques démontrent les limites de l'action judiciaire ; le procès Microsoft aux Etats-Unis en apporte l'illustration. Depuis l'ouverture de la procédure, sa position dominante a même tendance à se renforcer. Seuls les gouvernements peuvent faire évoluer les choses. Le comité que nous venons de créer a pour objectif de leur donner les éléments pour le faire".
Ce groupe de travail se propose de collecter les données sur le sujet, de l'étudier dans sa dimension nationale et internationale, et d'émettre des avis. Il est composé de quatre personnes : Olivier Itéanu pour les aspects juridiques dont la propriété intellectuelle, Eric Brousseau de l'Isoc France pour la partie économique, Paul Soriano, président de l'Irepp, Institut de prospective de La Poste, pour les questions politiques, et Bernard Lang, directeur de recherche à l'Inria pour la dimension technique.

L'intervention filmée d'Olivier Itéanu.

 

Europe 2 condamnée pour avoir créé volontairement et délibérément un lien hypertexte "Anti-NRJ"  07/01/2002
La Cour d'appel de Paris a considéré, le 19 septembre 2001, que le créateur d'un lien hypertexte doit répondre du contenu du site auquel il permet l'accès dès lors que "la création de ce lien procède d'une démarche délibérée et malicieuse, entreprise en toute connaissance de cause".
En l'espèce, la société Europe 2 présentait sur son site Internet une rubrique "Anti-NRJ" donnant un accès direct, au moyen d'un lien hypertexte, à une page d'un site suédois. Ce dernier reproduisait la marque NRJ au milieu d'un panneau d'interdiction de stationner et diffusait des propos discréditant les programmes de la radio. La cour a estimé que la société Europe 2 avait commis des actes de contrefaçon de la marque NRJ aux dépens du titulaire de cette marque, ces actes constituant, en outre, des actes de concurrence déloyale et des actes de dénigrement à l'encontre de la société NRJ. En conséquence, la cour a alloué à la société NRJ et au titulaire de la marque NRJ 250 000F de dommages-intérêts, chacun, et la somme de 25 000F, à chacun également, au titre de l'article 700 du NCPC.

 

Jean-Jacques Gomez est nommé conseiller à la Cour de cassation  04/01/2002 [actualisé le 07/01]
Celui qu'on a surnommé "le juge de l'internet" et qui s'est fait traiter de "petit juge français" par les Américains quitte le tribunal de grande instance de Paris. Jean-Jacques Gomez vient, en effet, d'être nommé conseiller à la Cour de cassation par un décret du 21 décembre 2001.
Premier vice-président du TGI de Paris depuis octobre 1995, il a suivi la majeure partie du contentieux de l'internet en tant que juge des référés. Depuis l'affaire Brel, qui lui fut soumise en 1996, Jean-Jacques Gomez a largement participé à la construction de la jurisprudence se rapportant au réseau des réseaux. Une interrogation du moteur de recherche de jnet montre l'étendue des questions qu'il a été amené à défricher (responsabilité des prestataires techniques, droit d'auteur, marque, diffamation, droit à l'image, dénigrement, etc.). Il s'en est, notamment, expliqué dans une interview qu'il a donnée pour Expertises. Est-ce pour son action pionnière dans le droit de la communication virtuelle qu'il vient d'être distingué au titre de chevalier de la légion d'honneur ?
L'installation de Jean-Jacques Gomez à la Cour de cassation est prévue pour le 16 janvier prochain, date à laquelle on saura dans quelle chambre il siègera. Son successeur à la première vice-présidence du TGI de Paris ne sera pas nommé avant deux ou trois mois. L'examen des procédures en référé dans le domaine de l'internet sera assuré par un magistrat du tribunal.

 


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