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La responsabilité des acteurs de l'Internet se précise.
31/05/2000
Lundi 29 mai, le projet de loi relatif à la liberté de communication modifiant
la loi du 30/09/1986 , qui a déjà fait l'objet de deux lectures à l'Assemblée
Nationale, a été rediscuté par les sénateurs pour la deuxième fois également.
Le Sénat, tenant compte des modifications apportées par les députés, vient
de préciser les conditions dans lesquelles la responsabilité des acteurs de
l'Internet va pouvoir être engagée. L'état final du texte devrait être un
compromis des positions des deux assemblées. Prenez connaissance, au travers
d'un tableau récapitulatif, des dernières
modifications du texte de loi.
Un tribunal français ordonne à Yahoo Inc le filtrage
des sites nazis. 24/05/2000
Le Tribunal
de grande instance de Paris vient de faire preuve de créativité en ordonnant,
le 22 mai, "à Yahoo Inc de prendre toutes les mesures de nature à dissuader
et à rendre impossible sur Yahoo.com toute consultation du service de ventes
aux enchères d'objets nazis et de tout autre site ou service qui constitue
une apologie du nazisme et une contestation de crimes nazis".
Le juge des référés a laissé à Yahoo Inc deux mois de réflexion pour lui soumettre
"les mesures qu'elle compte prendre pour mettre un terme au dommage et
au trouble subi par les requérantes et pour prévenir tout nouveau trouble".
La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) et l'UEJF
(Union des étudiants juifs de France) avaient assigné Yahoo Inc et Yahoo France
pour avoir rendu accessible en France un site internet proposant la vente
aux enchères d'objets nazis.
Cette décision concerne également la filiale française de Yahoo qui n'a pas
hébergé de sites litigieux mais qui, par un lien vers Yahoo.com, permet de
visualiser les pages du site de ventes aux enchères contraires au code pénal
français. Le tribunal lui a donc ordonné de prévenir tout internaute consultant
yahoo.fr que, si le résultat d'une recherche l'amène à pointer sur des sites,
pages ou forums dont le contenu constitue une infraction à la loi française,
"il doit interrompre la consultation du site concerné sauf à encourir les
sanctions prévues par la législation française ou à répondre des actions en
justice initiées à son encontre".
Le juge précise que le site français doit "prévenir l'internaute dès
avant qu'il fasse usage du lien lui permettant de poursuivre ses recherches
sur yahoo.com". Le juge des référés a donc fait application de la loi
pénale française alors même que le site incriminé se trouve hébergé aux Etats-Unis.
Au delà de la contravention à la loi française, il a déclaré que la vente
de ces objets nazis constitue "une offense à la mémoire collective du pays
profondément meurtrie par les atrocités commises par et au nom de l'entreprise
criminelle nazie à l'encontre de ses ressortissants et surtout de ses ressortissants
de confession juive".
Reste désormais à se demander si les parties trouveront une solution satisfaisante
d'ici le 24 juillet à 14 heures.
Faute de quoi le tribunal devra prononcer des mesures contraignantes qui se
heurteront à la difficile nécessité l'exequatur afin de rendre sa décision
applicable outre-Atlantique.
Sommet mondial sur la Cybercriminalité : rencontre du
G8 16/05/2000
Du 15 au 17 mai a lieu à Paris la conférence du G8 sur "le dialogue entre
les pouvoirs publics et le secteur privé sur la sécurité et la confiance dans
le cyberespace", qui fait suite opportunément au dévastateur virus informatique
ILOVEYOU.
Un décret du 15 mai
vient d'instituer l'" Office central de lutte contre la criminalité liée aux
technologies de l'information et de la communication ", organe qui sera placé
au sein de la direction centrale de la Police judiciaire. S'il existe déjà
une Brigade Centrale de la Répression de la Criminalité Informatique, il semblerait
toutefois que l'Office soit doté de moyens d'action plus importants.
L'Office central sera chargé de plusieurs missions principales. En premier
lieu, il participera aux enquêtes judiciaires concernant les infractions liées
aux technologies de l'information et de la communication. Des intrusions sur
les systèmes de traitement automatisé de données sous toutes leurs formes,
des contrefaçons de logiciels, des escroqueries liées au commerce électronique
en passant par les fraudes aux télécommunications, à la téléphonie portable
et aux cartes téléphoniques, les infractions sont diverses.
En second lieu, l'Office participera aux investigations techniques menées
lors d'enquêtes judiciaires. Il interviendra dans le cadre de la micro-informatique
en effectuant des perquisitions informatiques avec suivi de témoins, il interviendra
également sur les gros systèmes et enfin, dans le cadre d'affaires judiciaires,
il procédera à des surveillances électroniques des réseaux ou effectuera
des interceptions Internet.
L'Office centralisera une banque de données opérationnelles avec mise à disposition
d'études juridiques et techniques et de statistiques annuelles sur les infractions
liées à la haute technologie.
La quatrième mission de l'Office sera de participer à la coopération internationale.
Il est notamment prévu qu'il gérera les échanges internationaux relatifs
à la criminalité et qu'il sera le point de contact national d'Interpol en
matière de haute technologie.
En cinquième lieu, l'Office a pour mission de former les différents enquêteurs,
policiers et intervenants et de sensibiliser les professionnels, notamment
en organisant des conférences, sur l'activité des services répressifs français
dans le domaine de la lutte contre la criminalité informatique.
Enfin, l'Office, par ses liaisons interprofessionnelles spécialisées avec
notamment les entreprises du secteur informatique, les éditeurs de logiciels,
les fournisseurs d'accès et de services sur Internet, s'attachera à effectuer
des recherches prospectives en la matière.
Affaire Le Figaro : pas de différence entre minitel
et internet 12/05/2000
Sans grande surprise, la cour
d'appel de Paris a confirmé, le 10 mai 2000, que le droit de reproduction
des journalistes cédé au Figaro était épuisé dès la première publication sur
support papier. En conséquence, toute nouvelle reproduction pour une diffusion
sur papier, télématique ou sur internet impliquait l'accord préalable des
auteurs, en contrepartie d'une rémunération équitable.
En plus de confirmer le jugement
du tribunal de grande instance de Paris du 14 avril 1999, qui avait fait
interdiction au Figaro d'exploiter son service télématique, sans y avoir été
autorisé par les auteurs, la cour d'appel de Paris, dans son arrêt du 10 mai
2000, a également prohibé toute exploitation par internet, sous astreinte
de 10 000 F par jour. Le Syndicat national des journalistes et huit journalistes
avaient assigné en justice le quotidien Le Figaro pour avoir ouvert un service
télématique proposant à la consultation les archives du journal, sans avoir
sollicité l'accord des auteurs. Il proposait également l'envoi d'une copie
de l'article par fax ou par email.
Commerce électronique : la directive définitivement
adoptée et transposée à l'automne 11/05/2000
La proposition de directive sur le commerce électronique, votée par le Parlement
européen, le 4 mai 2000, par 469 députés européens est donc définitivement
adoptée. Les deux amendements intégrés par les députés s'analysent, en effet,
davantage comme des recommandations à la Commission européenne que comme des
amendements législatifs. Elle entrera donc en vigueur vingt jours à compter
de la publication aux Journal officiel des Communautés européennes, qui devrait
être imminente. Comme le prévoit la directive, les Etats membres disposent
d'un délai de dix-huit mois pour transposer ce texte stratégique dans leur
droit national. En France, Laurent Fabius, ministre de l'Economie et des Finances,
Marilyse Lebranchu, secrétaire d'Etat au Commerce et à la Consommation et
Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, ont d'ores et déjà annoncé
que la transposition s'opérera dans le cadre du projet de loi sur la
société de l'information, préparé par Christian Pierret pour l'automne prochain.
Alain Vidalies remplace Raymond Forni à la Cnil. 10/05/2000
Alain Vidalies, député PS de la première circonscription des Landes, a été
élu par l'Assemblée nationale membre de la Commission nationale de l'informatique
et des libertés. Il remplace à cette fonction Raymond Forni qui vient de succéder
à Laurent Fabius à la présidence de l'Assemblée nationale. Avocat à Mont-de-Marsan
dont il est le premier adjoint au maire, Alain Vidalies est spécialiste de
droit du travail. Il est également membre de la commission des lois
et de la Cour de justice de la République. Il vient par ailleurs d'être nommé
secrétaire national du parti socialiste. Reste à savoir qui sera élu au deuxième
poste de vice-président de la Cnil, resté vacant par le départ de Raymond
Forni ? L'élection pourrait avoir lieu le 18 mai prochain, lors de la prochaine
séance plénière de la Cnil.
Le Parlement européen vote la proposition de directive sur le commerce électronique.
05/05/2000
Le 4 mai 2000, 469 députés européens (0 vote contre et 38 abstentions) ont
adopté, en seconde lecture, la proposition de directive européenne qui institue
un cadre juridique pour le commerce électronique. Deux amendements à la position
commune du Conseil ont néanmoins été votés. Le premier vise à ce que la Commission
garantisse une prompte et stricte mise en œuvre de la directive concernant
la responsabilité des prestataires de services intermédiaires. Le Parlement
veut éviter les distorsions d'interprétation des articles 12 à 15 relatifs
à cette question. Le second demande à la Commission de prévoir des initiatives
garantissant notamment la participation des associations de consommateurs
et d'utilisateurs d'internet.
La loi française applicable aux ventes aux enchères
en ligne. 05/05/2000
Le 3 mai dernier, le tribunal de grande instance de Paris a interdit aux sociétés
Nart SAS et Nart Inc d'organiser des opérations de ventes aux enchères en
ligne réalisées en France, au mépris du monopole des commissaires priseurs.
Alors que les sociétés proposent ces ventes à partir du site n@rt.com hébergé
chez Victoire Multimedia Inc situé aux Etats-Unis, les juges se sont prononcés
pour l'application de la loi française. Ils rappellent que l'offre est proposée
à des internautes domiciliés en France, et plus particulièrement à Paris,
ce qui implique l'extension de la salle des ventes virtuelles au territoire
français et à celui de la ville de Paris. Estimant que les ventes en ligne
présentent toutes les caractéristiques des ventes aux enchères publiques,
ils leur ont logiquement appliqué la loi du 25 juin 1841 qui réserve, pour
encore quelques semaines, cette activité aux seuls commissaires priseurs.
Cette décision
intervient, en effet, quelques semaines avant la réunion de la commission
mixte paritaire du parlement sur le projet de loi relatif aux enchères publiques
qui devrait abolir le monopole des commissaires priseurs et introduire les
ventes aux enchères en ligne dans le champ de la future loi. Fondé par Antoine
Beaussant, président du Geste, et Bruno Chabannes
il y a plus de trois ans, le site n@rt.com utilisait les services de commissaires
priseurs pour une partie des ventes proposées. Depuis cette décision dont
la mesure d'interdiction prononcée n'est assortie d'aucune astreinte, le site
recours systématiquement à ces professionnels.
Protection des données personnelles : les internautes
réclament plus de transparence sur les sites. 03/05/2000
Contrairement aux internautes américains, les Français se méfient modérément
de l'usage que les sites internet peuvent faire de leurs données personnelles.
Tel est le principal enseignements de l'étude réalisée par l'Ipsos-Médiangles
et Emap France sur "la protection des données personnelles sur internet selon
les internautes français", à partir d'un panel de trois cents personnes. De
façon plus précise, l'enquête révèle que 62 % des internautes sondés estiment
qu'internet n'est pas trop "pollué" par l'utilisation abusive des informations
nominatives. Ils sont cependant plus de 92 % à réclamer une explication sur
la nature des informations communiquées automatiquement par leur ordinateur.
Ils sont également 91 % à souhaiter pouvoir facilement informer le site de leur
refus de voir leurs données utilisées. Et contrairement aux Etats-Unis, ils
font davantage confiance aux pouvoirs publics qu'au marché pour les rassurer
et les convaincre du bon usage qu'il sera fait de leurs données. 86 % des personnes
approuvent, en effet, l'idée d'une adhésion à un code de bonne conduite rédigé
par des autorités officielles contre 60 % qui restent favorables à l'intervention
d'une organisation professionnelle du secteur concerné. Et sans surprise, ils
sont 75 % à donner leur confiance à la loi pour réglementer l'usage des données
personnelles sur internet contre seulement 25 % qui préfèrent l'auto-régulation
des acteurs du réseau.
Il ressort de cette étude, première en son genre, que l'instauration de la confiance
sur le net passe par la pédagogie et la transparence quant aux traitements des
données nominatives.
SA
PR Line / SA Communication & Sales, Newsinvest
Jugement du 16 mai 2000 - Tribunal de commerce de Nanterre, 7eme Ch..
AV
Internet Solutions Limited...
Ordonnance de référé - T. corr. Paris, 28 jan 2000
La société AV Internet Solutions Limited / Monsieur R. P., la Sarl
Adar Web
Le
Procureur de la République, la SDRM, la SCPP...
Jugement correctionnel - TGI Montpellier, 24 sep. 1999
Le Procureur de la République, la SDRM, la SCPP / Monsieur L.D
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